L’aid El Adha achève ce qui reste des économies

L’aid El Adha achève ce qui reste des économies : la dernière folie des ménages

Le sacrifice du mouton constitue l’une des plus grosses dépenses de cette fin d’année pour les ménages. Elle intervient sur le fond d’une féroce flambée des prix des fruits et légumes et d’une sévère dégringolade des cours du pétrole.

C’est la dernière folie de l’année. Elle vient clore toute une série de dépenses induites par celles que nécessitent le mois sacré du Ramadhan, de l’Aïd El Fitr avant de faire face à la coûteuse rentrée scolaire.

Calendrier lunaire oblige, cet événement social majeur précède cette année de moins de trois semaines la fête de l’Aïd El Adha (la rentrée scolaire a eu lieu le 6 septembre tandis que l’Aïd El Kebir a été célébré avant-hier, 24 septembre) symbolisé par le rituel du sacrifice du mouton, plus de 4 millions de têtes. Il faudra débourser pour cela une somme qui devra osciller autour des 40.000 dinars.

Un prix moyen si l’on se réfère aux échos qui nous sont parvenus des marchés à bestiaux où les cours de la filière ovine ont pu atteindre des sommets selon certains critères atteints inhérents à la bête (ses cornes, son poids, son âge, sa région d’élevage…). Ainsi, après un Ramadhan ruineux, le double coup de grâce des dépenses supplémentaires vient avec la rentrée scolaire et l’achat du mouton de l’Aïd El Adha, une situation qui met les ménages à rude épreuve.

Un sacrifice qui constituera, quelle que soit la somme à débourser, l’une des plus grosses dépenses de cette fin d’année pour les ménages, vu les prix imposés par les maquignons et les revendeurs qui se sont greffés sur l’opportunité qu’offre ce commerce juteux pour faire flamber les prix. Elle aura la particularité d’intervenir sur fond d’une féroce flambée des prix et des fruits et légumes et d’une sévère dégringolade des cours du pétrole.

Une conjoncture morose que les Algériens ont décidé de transcender pour ne pas gâcher la fête. Tout le monde se plaint, mais très peu de gens sont prêts à déroger à ce type de fête à très forte charge religieuse, un rite qui s’est profondément enraciné dans la société algérienne pour marquer son appartenance au monde musulman.

Il n’est donc pas étonnant, ni surprenant qu’elle l’honore quel que soit le prix à payer. La question du pouvoir d’achat n’est-elle d’ailleurs pas une vieille connaissance de nos compatriotes? Ils la côtoient quotidiennement au point de porter son estampille.

Elle s’exacerbe les jours de marché et à l’occasion de certaines dates incontournables à l’instar de celle qu’ils ont célébrée avant-hier. Depuis qu’on en parle, le pouvoir d’achat s’est invité apparemment encore pour quelque temps à la table des Algériens. Il fait partie de ces ingrédients qui, lorsqu’ils manquent, font d’une excellente recette un plat raté.

Et apparemment, cela est parti pour durer avec la chute des prix du pétrole qui ont sévèrement impacté la trésorerie du pays. Le moment est à la rationalisation des dépenses. Terminé donc les fameuses augmentations de salaires quasi historiques décidées en 2008 dans le sillage d’un prix du baril de pétrole qui avait atteint des cours jamais égalés (plus de 147 dollars).

Un capital qui s’est sérieusement érodé depuis. Place donc à une bonne dose d’austérité, de privations. Place à moins d’abondance et à moins de dépenses superflues. Place aux sacrifices. Une notion qui n’est pas étrangère à la société algérienne dont l’identité s’est forgée dans la douleur.

Son indépendance et sa liberté ont été arrachées au prix du don de soi. Lorsqu’ils ont le couteau sous la gorge, les Algériens ont toujours fait preuve de créativité et de solidarité…pour surmonter les épreuves même s’il ne doit pas rester un dinar dans leurs poches.

Source: L’AÏD EL ADHA ACHÈVE CE QUI RESTE DES ÉCONOMIES : La dernière folie des ménages

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