Quel est le meilleur moyen de transport pour aller au travail, selon la science

Dans les grandes villes, certains travailleurs peuvent passer plus de deux heures par jours dans les transports, et cela influence leur bien-être physique et mental.

A la longue, « les trajets domicile-travail affectent votre santé physique, mentale, et la manière dont vous appréhendez les autres ». Présenté comme cela par le site Gizmodo , ce que les anglophones appellent le « commuting » (le trajet domicile-travail et son retour) doit être pris au sérieux. Comme tout bon sujet sérieux, la science s’en est emparée. Passons en revue ses conclusions.

Un Francilien passe en moyenne 68 minutes dans les transports chaque jour ; contre 38 minutes en province, selon l’Insee . Aux Etats-Unis, si l’employé moyen y passe environ une heure , Gizmodo affirme qu’il n’est pas rare que certains y restent jusqu’à trois heures. Et s’il s’agit d’heures passées assis dans la voiture, ça se complique…

Quel est le meilleur moyen de transport

De plus en plus d’études pointent le fait que les trajets en voiture (assis et passifs) sont responsables de problèmes encore plus divers que ceux que l’on connaît déjà. A l’inverse, de plus en plus de scientifiques affirment que les trajets quotidiens « actifs » (marche, vélo, transports en commun) sont bénéfiques pour la santé, comme le montre cette étude de l’université de Washington .

La voiture est stressante

Des chercheurs de l’université de McGill de Montréal ont découvert en août que chaque moyen de transport génère un niveau de stress différent . En interrogeant un panel de 4.000 personnes à la fin d’un hiver très long, et alors qu’il faisait toujours très froid, ils ont établi un classement.

Surprise, malgré les températures négatives, la marche arrive première. Elle est donc vécue comme mode de transport le moins stressant. Les transports en commun, eux, sont deuxièmes. A noter que la marche vers le bus ou le métro a été jugée la partie la plus agréable de ce type de trajet.

Sans surprise,  la bonne dernière est la voiture . En partie parce que les conducteurs doivent prévoir une marge de temps conséquente en cas de pépin, mais aussi parce que conduire demande une concentration permanente et provoque davantage d’ennui.

La voiture est mauvaise pour l’esprit

Selon une autre étude de 2014 , les travailleurs qui vont et viennent au travail par un mode de transport « actif » sont plus heureux, et arrivent davantage à se concentrer que ceux qui utilisent leur voiture. D’ailleurs, passer d’un trajet en voiture à un trajet « actif » augmente le bien-être général.

Point de vue temps, rallonger la durée d’un trajet à pied augmente également le bien-être. Là où l’opposé se produit lorsque l’on allonge la durée d’un trajet en voiture : le bien-être décroît.

La voiture est mauvaise pour le corps

Auto-évaluer son bonheur peut toutefois être une méthode contestée. Pas de panique, plusieurs autres études ont depuis apporté des données plus tangibles, à l’image de celles des chercheurs de l’université de Californie à Irvine . Ils ont testé à quelle mesure les trajets affectent la pression artérielle et la fréquence cardiaque.

Résultat : les travailleurs qui se rendent au travail et en repartent dans leur voiture ont une pression artérielle plus élevée et une « tolérance à la frustration » moindre que ceux qui prennent le bus.

En 2012, une étude plus globale a évalué la santé de 4.200 conducteurs texans sur plusieurs années. Chaque semaine, un panel de données médicales étaient répertoriées : de leur taux de glucose et de cholestérol à leur métabolisme de base, en passant par leur IMC et leur poids.

Résultat : plus le trajet en voiture est long, plus la condition cardio-respiratoire et la pression sanguine des conducteur sont mauvaises, et leur IMC ainsi que leur poids sont plus élevés, nonobstant l’activité physique qu’ils pratiquent par ailleurs. Très concrètement, chaque heure passée dans une voiture augmente le risque de devenir obèse de 6% . A l’inverse, chaque kilomètre marché fait baisser ce risque de 5%.

La voiture est mauvaise pour les relations

Jusqu’ici, la voiture affecte l’individu. Et si elle affectait aussi la ville entière ? Une étude publiée en août établit que sur 21.000 habitants de Scania en Suède, ceux qui vont au travail en voiture ont une vie sociale moins riche. Pire, ils ont tendance à faire moins confiance aux autres que ceux qui utilisent les transports en commun, qui eux, participent à davantage d’évènements sociaux et familiaux.

En fait, les trajets en voiture affectent le « capital social » d’une ville. Il s’agit des relations qui permettent à une population de tisser des liens et de se développer économiquement. Sans ce « capital social », difficile de faire prospérer l’économie et le bien-être.

Marche et vélo : santé et bonheur

Concernant le bien-être de la communauté, « marcher est la manière la plus simple et la plus rentable d’améliorer la viabilité économique et environnementale d’une ville », résume la journaliste Alissa Walker . Concrètement, augmenter le nombre de piétons dans un quartier fait grimper le prix du mètre carré et resserre les liens entre ses habitants, explique-t-elle.

Côté santé, selon un rapport évaluant 16 études différentes sur le vélo , 14 d’entre elles font état de bénéfices notables sur le corps. La liste va du bien-être du colon à celui du système veineux, en passant par le cœur. Le constat des chercheurs est clair : pédaler quotidiennement pour aller au travail améliore la forme, réduit le risque d’accident cardio-vasculaire, de maladie, de cancer, et d’obésité.

Quid des risques ?

On peut toutefois arguer du risque qu’encourent les piétons et les cyclistes sur la voie publique, qu’il provienne des autres véhicules ou de la pollution. Pas de panique, le lien entre les bénéfices de ces transports « actifs » et les risques qu’ils impliquent a été étudié par la science lui aussi .

Selon une équipe de l’université d’Utrecht aux Pays-Bas qui a étudié un panel de 500.000 adultes, marcher ou pédaler pour aller au travail fait gagner entre trois et 14 mois d’espérance de vie. Là où respirer de l’air pollué enlève entre huit jours et un mois, sur toute une vie. Les accidents, eux, enlèvent entre cinq et neuf jours.

Source : les echos

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